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[14 -18] Le Japon dans la Grande Guerre
Verdun, Ville d'Histoire
La bataille de Verdun fut la plus grande bataille du XX° siècle. Dès les premiers jours de combat, elle marqua les esprits des contemporains et, en quelques semaines, le nom de Verdun fit le tour de la planète. La violence des combats et le courage dont firent preuve les assiégés déclenchèrent des vagues d'enthousiasme et de sympathie pour les « combattants du droit contre la force».
Dans bien des cas, avant même la fin de la guerre, nombre de pays ont rendu hommage à la « cité héroïque », la « cité martyre », et l'ont décorée de leur 1er ordre national en témoignage de leur admiration. Elle devint ainsi la ville la plus décorée de France. Elle est restée depuis 1916 le symbole de la Première Guerre Mondiale, cette dimension conférant à la cité et à son champ de bataille une dimension universelle.
La guerre 1914-1918 vit participer au conflit les nations des cinq continents, comprenant toutes les puissances de l'époque. Quel rôle les pays engagés dans ce conflit ont-ils joué? Dans quels contextes se sont-ils engagés ? Pour quels résultats ? Quels liens en ont résulté avec la France et avec Verdun? Et aujourd'hui qu'en reste-il ?
A travers ce site (en devenir), la Ville de Verdun souhaite apporter sa contribution à une meilleure connaissance de cette page d'histoire pour l'Afrique subsaharienne et en particulier l'Afrique de l'ouest.
A terme, les sites histoire de la Ville de Verdun ont vocation à couvrir tous les continents.
Le Japon et la Première Guerre Mondiale

Matelots japonais faisant des tranchées
Les guerres gagnées contres ses immenses voisins, la Russie et la Chine, ont fait du Japon une puissance redoutée et un interlocuteur incontournable dans la région à la veille de la déclaration de guerre. L’ère Meiji (gouvernement éclairé) du nom du Mikado qui a régné sur le Japon de 1868 à 1912 vient de prendre fin. Le Japon a réussi sa mue.
En Europe les principaux pays belligérants se sont engagés dans une guerre que tous prévoient de courte durée. Le conflit a débuté le 2 août 1914. Fort d’un traité d’alliance signé avec la Grande Bretagne le 30 janvier 1902, l’empire japonais est favorable à l’Entente, au grand soulagement des russes qui n’auront pas un deuxième front à tenir.
Le 15 août, le Japon demande à l’Allemagne de restituer à la Chine le territoire à bail de Kiaou Tchéou (région du Chandong) et de « retirer ses navires de guerre et ses navires armés de toute sorte des eaux japonaises et chinoises et de désarmer immédiatement tous ceux qui ne pourraient pas être retirés ». Une réponse est exigée sous huit jours. L’Allemagne refuse l’ultimatum.
L’empire du Japon déclare la guerre le 23 août 1914 à l’Allemagne et le 25 à l’Autriche.
Dès le 27 août, l’armée japonaise organise le blocus du port de Tsingtao (ou Qingdao) de la région de Chandong au sud de Pékin, détenu par l’empire allemand depuis 1898. L’offensive débutera le 31 octobre avec le bombardement du fort et prendra fin le 7 novembre avec une victoire facile pour les japonais. L’Empire du Soleil Levant a mobilisé 58 000 hommes. Les britanniques sont symboliquement à leurs côtés, avec 1 500 hommes. En face, les allemands sont un peu moins de 5 000, dont des supplétifs chinois. Les combats feront quelques centaines de morts des deux côtés.
Le 7 novembre au matin, les allemands, qui ne se sont jamais fait d’illusions sur l’issue des combats, se rendent. Les japonais organisent dans les rues de la ville un défilé de la Victoire le… 11 novembre 1914.
Pour le reste, le Japon ne participe pas aux combats sur le sol européen. Ses objectifs de guerre sont en partie atteints. Les allemands ont été chassés de la région. Le Shandong a été récupéré. En 1915, alors que la Chine demande le retrait des troupes japonaises du Shandong, le Japon réplique par les 21 demandes à la République de Chine. Peu soutenue par l’Occident, la Chine ne peut qu’accepter celles-ci qui constituent une véritable mise sous tutelle politique et économique.
Le Japon contribuera par ailleurs à l’effort de guerre européen en fournissant équipement et armement à la Russie tsariste et en participant à la chasse des navires et sous-marins allemands, dans le Pacifique mais aussi en Méditerranée. Pour récompenser cette aide militaire, Français et anglais acceptent en 1917 (accords secrets) de soutenir les revendications du Japon sur le Shandong lors de la conférence de paix.